Quelques ressources à partager pour la pratique du Hatha-Yoga

Vidéos de pratiques adaptées aux personnes à mobilité réduite

S’ouvrir c’est se redresser (enchainement) – Jeannot Margier

Salutation adaptée – Jeannot Margier

L’enchainement : s’ouvrir à la vie – Jeannot Margier

Les Mantras – Kirtans

 

Personne ne peut expliquer complètement le mystère des mantras. Leurs sons magiques aident à guérir et à calmer les émotions et à ouvrir le cœur. Ils stimulent, activent, motivent et font rajeunir. Ils nous aident à danser ou dormir, à rire ou pleurer, à méditer ; ils transforment des tâches ennuyeuses en autant d’occasions de plaisir joyeux.
Il existe différents types de mantras : les mantras universels et les mantras individuels. Les premiers sont réputés (la Guayatri), certaines traditions les ayant retenus dans leur pratique de méditation et de contemplation. Certains sont courts comme « so ham », ils sont destinés à tout le monde et particulièrement à ceux qui aspirent à une meilleure compréhension de la personnalité mentale, subtile et psychique.
Quant aux mantras individuels dont l’utilisation répond aux besoins du pratiquant, le yoga les a classés en 2 catégories : les « beeja mantras », formés d’une seule syllabe et ceux qui sont constitués d’un enchaînement de plusieurs sons. Différentes traditions ont créé les leurs, afin d’éveiller certains centres ou de développer une capacité mentale particulière. Par exemple, les mantras tantriques « hreem » et « kleem » sont des assemblages de consonnes et de voyelles qui induisent un changement dynamique dans la structure énergétique de la personnalité Les mantras védiques et védantiques, tel que « Aham brahmasmi » modifie l’état de conscience habituel et provoque un retrait des sens, par le fait qu’ils intériorisent les facultés mentales.
Les mantras chantés sont appelés des kirtans mantras » : La guérison par la pratique est souvent évoquée : des sons inspirés créent des pensées, sentiments et actions inspirés. On a encore beaucoup à apprendre pour savoir comment des sons ayant leur source dans un état de conscience inspiré peuvent élever la conscience ordinaire. Il est sûr que les mantras produisent des changements électrochimiques bénéfiques en stimulant des centres nerveux dans le palais et le crâne, mais aussi dans l’abdomen et la poitrine. Ils font vibrer leurs messages directement à travers le système nerveux vers le monde extérieur. La sensation de bien-être et de paix qui en résulte est indéniable. Même si la vibration sonore dans le corps est déterminante, je vous propose la traduction de certains mantras, leurs origines et leurs symboliques.

Explication des Mantras – Kirtans

Pour une résolution non violente de problèmes et pour se guérir de la colère, de la concupiscence et de la négativité par l’ouverture du cœur. Le « rama mantra » est comme un canot de sauvetage qui nous permet de passer l’océan de misère. Il éveille à l’esprit de l’amour.
Ce mantra est chanté par des millions de gens chaque jour sur des centaines de variations, mélodies ou rythmes différents.

But : pour honorer la Déesse qui est source de toute vie. Ce chant veut dire : « Déesse Mère, Alléluia »

Mythologie : Au commencement des Temps, la Grande Déesse s’étendit auprès de son Bien-aimé Dieu, et de leur union extatique elle conçut et donna le jour à l’univers entier. De la divine Mère sortit avec force tonnerre la matière des étoiles, des galaxies en rotation, les planètes en orbite autour des soleils et les lunes avec les différentes phases de leur cycle.
« Deva chéri », dit-elle « J’ai créé un univers vivant d’êtres aux noms innombrables ». La déesse mère Devi Mata se blottit contre son bien aimé et sourit de satisfaction.

Histoire : Il y a trente-cinq mille ans de cela, alors que les températures commençaient à chuter et que de grandes nappes de glace glissaient lentement vers le Sud, nos ancêtres furent guidés par des chamans et des prêtresses qui leur enseignèrent les mystères de la déesse (Starhawk 1979 ».
La grande Mère, Lumière du monde, fut la divinité la plus ancienne et la plus largement vénérée dans l’histoire humaine ; elle le fut dans toutes les cultures indo-européennes pendant des millénaires avant l’apparition des cultes patriarcaux. On l’appelait Astarte en Phénicie, Ishtar à Babylone, Kali en Inde, Gaïa en Grèce. Pour les Saxons, c’était Ostara, pour les Norvégiens : Freya ; pour les Égyptiens : Isis.
Elle était toute à la fois vierge, épouse, mère, prostituée, sorcière et vieille femme. ‘Elle connaissait le côté sombre de la Lune comme sa poche. Elle y faisait ses emplettes «  (Robbins 91). Les hommes fougueux et passionnés lui étaient dévoués. Les hommes sages savaient qu’ils avaient un nombre infini de rôles à jouer face à son infinie diversité : soupirant de la jeune fille, époux de l’initiatrice, serviteur de la vieille femme, etc…
La déesse Sagesse enseigne que toutes les femmes personnifient la Divine Mère et que seuls des hommes remarquables deviennent des géants dans la spiritualité. « Le si faible nombre de femmes célèbres connues comme guides spirituels ne serait-il pas dû au fait que les hommes sont en quête de ce que les femmes ont déjà obtenu ? » (Henri Marshall)
« Heureusement, aujourd’hui, on redécouvre la Déesse pour l’immense bénéfice des hommes comme des femmes » (HM).

« Pouvoir de la déesse qui nous protège de toute atteinte des démons… salut. Pouvoir de la déesse qui détruit les angoisses, les troubles du sommeil… salut. » Fermez les yeux et chantez ce mantra en visualisant que toute forme de maladie dans votre corps est détruite par des cellules saines et puissantes et le pouvoir de ce mantra vous apparaîtra de façon évidente ! Les accents triomphants de ce mantra provoquent une puissante stimulation émotionnelle et spirituelle qui renforce le système immunitaire, chasse les soucis de la tête et emplit la conscience d’un sentiment de sécurité invulnérable.

« Puissante Déesse de l’inspiration créatrice, puissante Déesse de la prospérité et de l’abondance, puissante Déesse de la protection invincible, Salutations ».

Ce mantra célèbre la divinité sous les trois aspects de Saraswathi, la radieuse lumière blanche qui fait disparaître la stupidité et la paresse et confère la créativité ; Mahalakshmi, la reine des cieux, rayonnante de lumière dorée qui chasse la pauvreté et procure la noble prospérité ; Durge-Devi au troisième œil, avec l’éclair de lumière cramoisie irradiant sa terrible figure qui supprime dangers et démons et offre sa protection. Pendant des dizaines de milliers d’années avant les religions patriarcales, nos ancêtres rendaient un culte à la Déesse. Quand vous chantez en invoquant avec amour les noms de la Déesse, sentez sa présence comme une énergie tourbillonnante avec une forme humaine et des visages changeants, rayonnante du pouvoir d’inspirer, de soutenir et de défendre. Ce mantra est merveilleux pour les hommes autant que pour les femmes, pour honorer et apprécier les multiples aspects de la Divinité.

Ce mantra célèbre la qualité fondamentale  de la déesse. Pour H.M, «  ce pouvoir divin est à l’œuvre dans toute vie, et il est particulièrement important de l’honorer chez les femmes, comme manifestation de la divinité féminine ». Quand les hommes commencent à reconnaître et à honorer le pouvoir des femmes, et que les femmes se soutiennent et se respectent mutuellement, nous pouvons construire cet équilibre si essentiel pour une société meilleure et plus solidaire.

A chaque instant de la vie, nous sommes soit dans la reconnaissance, soit dans la plainte ! Le sentiment de gratitude provoque un changement immédiat et positif dans la chimie interne du corps qui enclenche le processus de guérison et de pardon. Alors qu’il y a tant de souffrance et de douleur dans le monde, il est important de se concentrer consciemment sur les raisons d’être reconnaissant…
« Chantez ce mantra avec amour et gratitude dans votre cœur et ces sentiments vont grandir, vous inonder et guérir vos peines, vous aider à pardonner et vous combler de bénédiction » (Henri Marshall).

Ce mantra relie notre sensibilité à la Source de la lumière. Le chant de la guayatri nous fait passer du visible à l’invisible : « On ne voit bien qu’avec le cœur » (St Ex). Ce chant évoque la réalité lumineuse de l’univers. La traduction de Désikachar révèle l’importance de ce mantra : « Hommage soit rendu à la terre, à l’espace intermédiaire et au ciel, tout ceci est empli de lumière, cette lumière est d’origine Unique, puissions-nous en être conscient »

Ce mantra d’après la tradition védique assiste l’âme au cours des transitions majeures : de cette vie à la prochaine ; pour accueillir un nouveau bébé dans ce monde ; pour commencer une nouvelle phase de vie. Il signifie : « Conduis-nous de la non vérité à la vérité, des ténèbres à la lumière, de la mort à l’immortalité ».

Mantra provenant de la « chakshusha Upanishad » : Traduction : « Au nom divin, je t’invoque, Ô Déesse du soleil/Ta lumière éclaire mes pupilles/Tu veilles sur ma vue/ Ô délivre moi/ Que ta volonté dissolve maintenant les ténèbres de mes yeux/ Guéris mes yeux, guéris mes yeux » (36 répétitions) ». En plus de rendre la vue, il irradie la sagesse accédant à la clarté intérieure. La concentration sur la vérité essentielle prend le pas sur le superficiel.

D’après Henri Marshall, ce mantra évoque l’esprit de la Déesse de la Sagesse. Il signifie : « salutations à la divine Déesse qui se manifeste sous forme d’intelligence chez tous les êtres. Salutations, salutations, salutations. »

Mythologie : un jour, un savant fier et respecté était en voyage. Dans les profondeurs de la forêt, il rencontra une femme et fut hypnotisé par sa beauté. Quand il fixa son regard sur ses yeux, il fut si interdit qu’il ne pouvait plus penser. Au bord de la panique, il réussit à dire : » belle femme, libère-moi de ton sortilège. J’ai oublié tout mon savoir. Je suis perdu ». Elle ne tint aucun compte de sa supplique, et, de façon très terre à terre, l’enjoignit de regarder sa poitrine. La tête lui tournant, il s’exécuta. La peau blanche laiteuse devint translucide, émettant une lumière provenant de l’intérieur du cœur. Au fur et à mesure que la lumière devenait plus vive, il vit que dans sa poitrine se trouvaient tous les dieux et déesses et toutes les galaxies de l’univers. Transporté, il tomba à ses pieds et supplia : « divine déesse, s’il te plaît, dis-moi qui tu es afin que je puisse t’adorer ». Avec un sourire de compassion, elle le bénit et dit : « je suis Gayatri, la lumière des Védas, la Mère de l’univers ; la Source de tout ». De cette initiation, le sage, tel un enfant, gagna la sagesse de l’humilité. Il devint un grand dévot de la Divine Mère et un serviteur de toute l’humanité.

Traduction littérale : « Rama avec l’arc puissant Kodanda, protège moi/ Rama couronné assis sur le trône, protège-moi / Pouvoir dévastateur, pourvoyeur de miracles, rivière sacrée / Destructeur des démons, source du Gange // Porteur de paix et de joie / Victoire à la lumière blanche de Dieu. »
Chanté avec en arrière-fond sonore les véritables bruits de la jungle, ce mantra demande un miracle pour protéger les forêts vierges tropicales de la Terre, dont toute vie et survie dépendent. La douce vibration méditative peut nous aider à visualiser un monde apaisé, brillant dans la lumière de la transformation, un monde dans lequel nous, humains, arrêterons de nous détruire et commencerons à honorer la noblesse divine en tout homme et toute femme.

Ce mantra est traditionnellement chanté à la fin de la méditation qui clôt les séances de Kundalini yoga. Il désigne symboliquement la fin de la « sadhana » (ensemble des exercices de la séance) et l’accès à l’immortalité. Littéralement, il signifie : « sarve = le tout ; jananam = la naissance ; sukhino bhavantu = être heureux.

C’est le grand mantra du Bouddhisme. Il nous guide par-delà la perception illusoire du Soi comme être séparé, et nous aide à comprendre que nous sommes parfaits, reliés à toute vie et que l’univers est notre demeure. Son message est que, l’infini est ici et maintenant. Écoutons cette histoire exemplaire : Un bateau transportant des moines bouddhistes fit naufrage en pleine mer, et les rescapés entassés dans un canot de sauvetage décidèrent de ramer tous ensemble en chantant Gate gate plutôt que d’attendre passivement la mort. A un moment donné, alors qu’ils étaient profondément absorbés dans leur mantra et qu’ils ne pensaient plus à ce qui les attendait, ils donnèrent un immense coup de rame e furent miraculeusement transportés hors de l’océan glacé et perdu jusque dans le cœur de compassion du Bouddha. N’est-ce pas être sauvé qu’être accueilli dans le cœur de quelqu’un ?